Martine Fleur

Une foi discrète pour nourrir des relations vraies

01 novembre 2016

Fin septembre, Martine Fleur a été élue présidente de l’association Presse régionale protestante, en droite ligne avec ses engagements précédents qui cherche à tisser des relations vraies afin de rendre plus visible le témoignage de l’Église dans la société.

Récemment une personne interpellait Martine Fleur, ravie de retrouver celle dont elle avait lu la signature tant de fois dans le journal Réveil, plusieurs années auparavant : « À la fin des portraits de la quatrième de couverture de Réveil, “Martine Fleur”, c’était un nom qui me faisait rêver ! » De fait, pendant des années, Martine en a interrogé des personnes engagées dans l’Église, ou plus en marge, parcourant les quatre coins de la région Centre-Alpes-Rhône pour évoquer chaque mois avec délicatesse leur portrait ! Depuis lors, elle a multiplié les engagements dans l’Église de l’échelon local jusqu’aux sphères nationales. Pourtant, Martine Fleur n’est pas une femme d’appareils, même si elle en reconnaît l’importance et l’utilité. « Être vice-présidente de l’Église réformée de Lyon m’a indéniablement donné une carte de visite pour pouvoir être identifiée et donc reconnue dans de nombreux milieux de la ville. » Pour autant, il lui importe de garder un ancrage dans l’engagement local, y être active, « garder les pieds dans le terrain tout en ayant des responsabilités régionales ou nationales permet de ne pas être déconnectée des réalités locales. » Souvent associée à la communication de grands événements ces dernières années, Martine apprécie de pouvoir ainsi « porter quelque chose de l’ordre du quotidien et de l’événementiel, avec dans les deux cas le souci que l’Église se voit un peu plus. »

Martine Fler, une foi vraie (©Martine Fleur)

Terreau familial et engagement personnel

« Je n’ai qu’un oncle pasteur, pas de père ou de grand-père… », sourit Martine qui sait bien combien la généalogie protestante est souvent tissée avec le bottin des pasteurs et dont les deux parents viennent de lignées parpaillotes. C’est aussi, sans aucun doute, un clin d’œil à son père, très investi dans l’Église réformée, et qui n’a été que trésorier du conseil régional en Centre-Alpes-Rhône pendant 33 ans ! Aînée d’une fratrie de deux filles et deux garçons, Martine grandit à Lyon où elle suit tout le parcours d’un enfant dans l’Église de la rue Bancel, « à l’exception des Éclaireuses, parce que j'étais très investie dans une chorale et que cela ne me laissait pas suffisamment de temps. » De fait, à 17 ans, Martine participe aussi à la jeune équipe de Bancel et à l’accueil périscolaire au Centre Pierre Valdo. Elle y prépare un séjour pour les jeunes dans le sud de la France, avec au programme une halte à la Communauté de Pomeyrol, où Martine vient encore régulièrement se ressourcer – bien que trop peu à son goût. « J’y ai découvert le mode de vie des sœurs de Pomeyrol, où chaque jour se suffisait à lui-même… On ne savait jamais comment on pourrait manger le lendemain. Mais le lendemain en question, un paysan du coin avait déposé une cagette de légumes permettant de tenir une journée encore… Faire confiance parce que le Seigneur pourvoit toujours, concrètement. »

Après le baccalauréat, Martine suit un BTS de secrétariat de direction selon la volonté paternelle, mais trouve rapidement à diversifier ses expériences. Marraine d’un enfant, elle part trois mois en Côte d’Ivoire pour la célébration du baptême, et pour y découvrir le monde professionnel en même temps que le continent africain. À son retour, elle s’inscrit à Sciences Po Lyon où une camarade de promotion remarque sa voix, pendant un exposé, et lui propose de faire un essai à France Inter Lyon. En devenant l’une des voix de FIL pendant deux ans, elle mettait un premier pied dans ce monde de la communication qu’elle n’a depuis guère quitté.

Tenir le Taj Mahal dans ses mains (©Martine Fleur)

Une communication pour nous faire confiance

C’est dans le cadre d’un congrès de jeunes dirigeants qu’elle fait la connaissance de son mari, Bernard, qu’elle suit d’abord à Paris puis de nouveau à Lyon au gré de ses mutations et changements d’orientation professionnelle. De retour à Lyon, après la naissance du deuxième de leurs trois enfants, Martine demande à son père s’il y a un domaine dans lequel ses compétences pourraient être utiles pour l’Église. C’est ainsi qu’elle entre au comité de rédaction de Réveil – elle est aujourd’hui toujours membre de son comité d’animation. Au fil des années, elle participera aussi à l’organisation de quelques événements au niveau de l’agglomération lyonnaise : le forum Convictions et tolérance en 1995 et en 1998 et Débats 2000-2000 débats, par exemple. C’est ainsi qu’elle entre en 2002 dans l’équipe de Théovie, d’abord chargée à mi-temps de la communication de ce nouveau service de formation de l’Église puis, aujourd’hui encore, bénévolement, ainsi que dans la coordination nationale. Plus récemment, elle a présidé la commission Information-communication-documentation de la Fédération protestante de France (FPF), a été vice-présidente du pôle lyonnais de la FPF et a intégré le Conseil national de cette Fédération.

Cette dimension fédérative, voire même œcuménique est centrale pour Martine : « Il s’agit de porter, de faire connaître, de mettre en avant ce que nous vivons et ce qui nous fait vivre ; notre foi et notre espérance. Le faire ensemble interpelle et renforce ce témoignage. Il faut pour cela qu’entre nous, comme vers l’extérieur, nous soyons dans une communication vraie, loyale, fidèle aux enjeux et qui sert à établir des liens pour que les gens puissent nous faire confiance. Cela, c’est surtout dans l’Église que je le trouve… »

Gérald MACHABERT

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