Tu ne tueras point !

Aller au combat sans armes : Est-ce possible ?

Sur fond de seconde guerre mondiale, un objecteur de conscience s’engage pour sauver des vies.

Un objecteur de conscience est un appelé qui refuse de remplir ses obligations militaires, pour des raisons religieuses, philosophiques ou politiques. Desmond Doss est un objecteur un peu particulier : lui, il veut absolument aller au front en tant que patriote, mais il refuse de porter une arme. Est-ce parce que durant son enfance il a dû utiliser une arme pour protéger sa mère de son père violent et alcoolique ou à cause du sixième commandement biblique « tu ne tueras point » ? Il est en effet, membre de l’Église adventiste du septième jour. Lui-même se définira comme « coopérateur de conscience », parce qu’il voulait participer à l’effort de guerre « non pas pour ôter des vies, mais pour en sauver ». Pour être accepté dans l’armée, il passe de nombreux tests mais face à son refus de se servir d’une arme, sa hiérarchie le pousse à partir. Face à son acharnement, ses supérieurs montent ses camarades contre lui, ce qui lui vaut d’être mal mené par ses derniers. Malgré tous ces obstacles, il reste sur ses positions. Ce personnage nous rappelle combien il est difficile de continuer à croire en Dieu en temps de guerre, mais il ne tient qu’à nous de faire vivre notre foi. C’est lors d’un procès, grâce à l’intervention de son père et les revendications d’anciens combattants que Desmond Doss a pu être accepté dans l’armée américaine et partir au front.

Sauveur au milieu d’un carnage

Il part pour la bataille d’Okinawa (1945) sur la falaise de Maeda. Arrivé au sommet, de cette falaise, c’est un véritable carnage qu’il découvre. Au milieu d’un champ de ruines, entouré de corps ensanglantés, de morceaux humains, Desmond Doss fait appel soutien de Dieu pour sa mission : sauver un à un ses camarades. Dans l’enfer du combat, il ne fléchit pas, il ne cherche pas à attaquer l’ennemi pour sauver sa peau, mais uniquement à extirper de l’enfer soixante-quinze de ses camarades. Le contraste est frappant entre le chaos extérieur des armes et la paix intérieure de Doss, portant chaque blessé. Ces sauvetages deviennent encore plus poignants quant à la fin du film, nous voyons les interviews de ces anciens soldats qui nous racontent ce que nous venons de voir dans le film. Cet homme a vraiment sauvé des vies, seul sur un champ de bataille, et ce porté par sa foi en Dieu. Les miracles ne viennent pas de Dieu, ils sont faits par nous.

Pasteur au combat

Le lendemain, jour de shabbat, il retourne au front, pareil au Christ qui rompt le shabbat pour sauver le paralysé de la main (Mc 3), faisant preuve de discernement et non d’intransigeance.  Pasteur de ceux qui ont fini par mettre leur confiance en celui qui se sacrifie pour eux. Cet acte d’héroïsme selon certains, de foi selon d’autres, change le regard de l’armée à son égard. Il sera le premier objecteur de conscience à recevoir la médaille d’honneur, haute distinction militaire américaine.