Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !
Livres

Trois questions à Antoine Nouis

04 juin 2024

Antoine Nouis, pasteur, bibliste et théologien, revient sur l'histoire du livre "un catéchisme protestant", vendu à 1 800 exemplaires en souscription, avant même sa sortie en librairie et en route pour une troisième édition.

Antoine Nouis © Élisa

Antoine Nouis © Élisa

Antoine Nouis, qui êtes-vous ?

J’ai été pasteur pendant une trentaine d’années à Dijon, Valence, Paris et Villeneuve-Saint-Georges avant de quitter le ministère paroissial pour devenir directeur de Réforme, journal auquel je continue de collaborer maintenant que je suis à la retraite. Après mes deux premiers postes, j’ai ressenti le besoin de penser ma pratique, ce qui m’a conduit à soutenir une thèse de théologie pratique sur l’utilisation des Écritures dans l’accompagnement pastoral. Enfin, je suis le fondateur avec Jean-Luc Mouton du site Campus protestant – il s’appelle maintenant Regards protestants vidéo – qui propose un catalogue de plus de mille vidéos sur la Bible, la théologie, l’éthique ou l’histoire du protestantisme.

 

Pourquoi (et pour quoi) écrivez-vous ?

Par discipline personnelle, j’ai pris l’habitude d’écrire toutes mes interventions, que ce soient les liturgies, les prédications, les conférences ou les enseignements. Le fait d’avoir fait ce travail préalable me permet de mieux comprendre ce que je pense et me donne la liberté de pouvoir parler librement, avec juste quelques notes. Régulièrement, j’ai rassemblé les écrits sur un même thème pour en faire des livres. Quand je relis ma bibliographie, je me dis que ce sont les ouvrages que j’aurais aimé avoir à ma disposition au commencement de mon ministère. Mon plus grand souhait est que d’autres fassent de même, car on a besoin de l’intelligence des uns et des autres pour dire Dieu aujourd’hui.

 

Quelle est l’histoire du livre "Un catéchisme protestant" ?

Lorsque je suis arrivé à Valence au début des années 1990, j’ai été le pasteur d’une Église de quartier qui avait un noyau très dévoué, mais dont les membres avaient du mal à dire leur foi. C’est la caricature de la personne à qui on demande ce que c’est qu’un protestant et qui répond : « On ne croit pas au pape et chez nous les curés ont le droit de se marier ! » J’ai proposé aux membres de l’Église une série de soirées pour travailler ensemble afin de mettre des mots sur les fondements de la foi : la Bible, Dieu, Jésus, la prière, le mal, l’Église, le baptême… Au bout de cinq ans, j’avais un écrit et j’ai interrogé des éditeurs qui ont été intéressés par la démarche. J’ai envoyé mon texte à des amis agnostiques, à des collègues pasteurs et aux facultés de théologie en demandant aux docteurs de l’Église de vérifier mes écrits. Un ami agnostique m’a dit que je devrais ajouter des encadrés pour illustrer mes propos et donner des exemples ; un pasteur m’a fait des remarques de forme et les professeurs de théologie ne m’ont jamais répondu. Celui qui m’a le plus accompagné était le directeur de Réveil, le pasteur Marc Blanzat, qui a relu tout mon manuscrit, mot à mot.

Parce qu’il est issu d’un dialogue avec les membres de l’Église, l’ouvrage a trouvé son lectorat et a souvent été utilisé par des pasteurs dans la préparation de baptêmes d’adultes. Quinze ans après la parution du livre, j’ai précisé certains points et ajouté des illustrations pour une seconde édition. Douze ans plus tard, pour la troisième édition, j’ai encore étoffé les chapitres et j’en ai ajouté deux, un sur l’œcuménisme et un sur le rapport entre l’Église et le politique. 

Propos recueillis par Nicole Roulland-Rupp
Réveil

Commentaires