Trois questions à Anne Beau-Reder*

01 mai 2017

Les Foyers de L’Arche de Jean Vanier sont des associations qui accueillent des personnes porteuses de handicap. À L’Arche, vivent et travaillent ensemble des femmes et des hommes handicapés et ceux qui les accompagnent.

Parleriez-vous de « management » pour décrire le poste que vous occupez ?

Je n’ai pas de problème à utiliser le terme de management quand on y entend « gérer », « animer », « piloter »… Mais dans le cercle des 140 foyers de l’Arche à travers le monde, on préfère utiliser la notion de « leadership de service ». Ce qui est tout à fait clair pour moi, dans ce que je fais, c’est que ma mission est soumise au sens, au projet de la communauté.

Dans vos responsabilités, vous est-il arrivé de vous trouver en porte-à-faux ?

Les décisions se prennent sur un mode très participatif par le biais de l’assemblée des permanents qui rassemble des représentants de tous les acteurs de la communauté : personnes accueillies, salariés, volontaires, bénévoles… Dans ce sens, il est difficile d’être « à côté de la plaque » dans les décisions prises.

Tout est-il donc idyllique à l’Arche ?

Presque, mais pas tout à fait… Je me dis que nous ne prenons pas assez soin de nos bénévoles. Nous sommes privilégiés, voire même gâtés. Actuellement, il y a près de 120 bénévoles qui viennent régulièrement dans notre Foyer, c’est énorme ! Leur rôle est prépondérant : ils replacent le service au cœur de la vie de la communauté, ils mettent l’Arche dans la vie et c’est extrêmement gratifiant, pour les personnes accueillies, que des gens viennent ainsi partager du temps avec elles, pour rien, juste pour le temps passé avec elles. Et pourtant, il y a beaucoup de turn-over parmi ces bénévoles, et de notre côté, on ne s’en occupe pas suffisamment, on ne les accompagne pas autant qu’on le devrait.

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* directrice du Foyer de l’Arche à Lyon

Propos recueillis par Gérald MACHABERT
journal Réveil

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