Aumônerie des Hôpitaux

Témoigner du Dieu présent au cœur de la détresse.

01 novembre 2017

Chaque année, les visiteurs d'hôpital, les membres de la commission consistoriale de l'aumônerie hospitalière et les deux aumôniers animent un culte dit « de l’aumônerie » dans différentes paroisses de l’EPUdF et Églises de la Fédération protestante à Marseille. À travers ce culte, nous souhaitons faire partager aux membres de nos Églises l'expérience de la visite et le souci de l'accompagnement des malades qui sont pour nous des lieux privilégiés où s'incarne la parole d'espérance.

Oser exprimer la détresse

Cette année, nous proposons un culte qui rappelle le cheminement du malade qui se retrouve confronté à ce qui le plombe et le décourage, traversé par des doutes et des interrogations sur le sens de ce qu'il vit. Notre cheminement se fait à partir de deux psaumes que l'on appelle « Psaumes des montées » : les psaumes 130 et 131. Ces deux psaumes forment une unité. Ils nous présentent une traversée, individuelle et collective, qui fait découvrir que Dieu est présent au cœur de la détresse. Ce sont deux chants de pèlerinage à Jérusalem qui accompagnaient la montée en échelons des prêtres et des pèlerins gravissant les marches à l’intérieur du temple de Jérusalem. Mais dans le psaume 130, cette montée commence par une plongée, une descente dans les profondeurs de la détresse humaine : « Du fond de mes abîmes, je crie vers toi, Seigneur. »

C'est de là que remonte le psaume, comme un cri qui se déploie en prière. La remontée que dessine le psaume 131 ne peut se faire sans cette descente, sans donner place à ce qui est vécu comme une épreuve...

 

Rejoindre chacun où il en est

C'est un peu pareil dans notre travail d'écoutant, d'accompagnant des malades. La situation de chacun demande d'être accueillie. Nous recueillons souvent le cri de détresse, parfois simplement pour lui prêter attention, lui donner sa juste place, sans pouvoir prétendre offrir des solutions. Et c'est avec la personne, dans une prière à deux ou une lecture biblique partagée, mais la plupart du temps en intercession, que nous remettons tout à Dieu, dans la confiance en sa présence, en son salut. En tant que visiteurs de malades, en tant qu'accompagnants des familles, nous essayons de rejoindre les personnes là où elles sont, dans une attitude de bienveillance inconditionnelle, et nous croyons que Dieu est là, à côté de nous, avec le malade. Comme le psalmiste, nous ne pouvons faire l'économie de cette « descente » dans le vécu de la personne visitée pour l’aider à se relier avec le Seigneur ! N'est-il pas dit de Yahvé, dans le livre de l'Exode (3.8) qu'il descend dans les abîmes du néant pour en faire remonter son peuple ? Pour le malade aussi, l'expérience de la traversée par les profondeurs de la souffrance peut mener à une existence nouvelle « au large », en présence de Dieu.

 

Silvia ILL

 

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