culture

Sept nains. Sept mineurs sapent un conte majeur

18 février 2017

Wilfrid Lupano et Roberto Ali, collection Conquistador, Delcourt, Paris, 2015, 14,95 €

Les nains, Blanche-neige, le roi, la belle-mère : tout est là et pourtant rien n’est à sa place. Le scénariste a pris un malin plaisir à tout déplacer, travestir, subvertir. Ainsi recomposé, le récit n’en devient que plus surprenant. Mais surtout, ainsi subverti, c’est toute la « morale » de ce conte majeur qui est comme sapée. Difficile de cerner vraiment où sont les bons et où sont les méchants. Difficile aussi de donner raison aux actes des uns plutôt qu’à ceux des autres. Tout flotte non dans un bain d’amoralité mais bel et bien d’immoralité constante et générale. Comme si l’auteur avait voulu signaler que l’homme, par nature, est mauvais (pécheur, dirions-nous peut-être), ne pensant qu’à lui-même, qu’à satisfaire ses petits plaisirs et ses grandes aspirations. Ses actes sont toujours guidés par sa soif de pouvoir, sa volonté de puissance et son inextinguible désir d’argent. Cela ne nous rappelle-t-il pas les tentations du Christ au désert (Matthieu 3) ?

Christophe Jacon.

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