À la rencontre de

Sandrine Moreau

01 mars 2018

Chanter c’est prier deux fois ! Cette phrase attribuée à Paul ne signifie, à vrai dire, pas grand-chose : que veut dire « prier deux fois » ? Est-ce que, si on chante, on peut se dispenser de deux moments de prière ? Et quid de ceux qui ne chantent pas ou ne peuvent pas chanter ? À cette dernière question, Sandrine Moreau a une réponse.

Sandrine raconte qu’elle n’a jamais été douée en rien et qu’elle doit travailler beaucoup pour compenser ! Donc, elle enseigne la musique dans un collège, elle travaille ferme pour obtenir son agrégation et, en plus d’élever ses deux grandes filles (20 et 22 ans), elle dirige une chorale d’amateurs, tout ceci joint à de nombreuses autres activités, ce qui fait d’elle une femme toujours en mouvement.

Être chef de chœur

Par exemple, elle fait partie de la mission Chant, créée par Valérie Mitrani, alors présidente de la région ouest. Et à ce titre elle co-anime en région ouest des week-ends consacrés au chant et à l’hymnologie, notamment Chanter le Notre Père fin 2016, ou Chanter la Réforme fin 2017. Le principe en est bien établi (des temps de chants en chorale et des temps de réflexion animés par un pasteur) mais Sandrine a une méthode bien à elle pour faire chanter même les plus hésitants : elle fait fermer les partitions, s’adresse à un « pupitre » (une voix), par exemple les ténors, leur chante une phrase de leur partition, phrase qu’ils répètent après elle ; puis elle fait de même avec les altis, les basses, les sopranes, et le chant à quatre voix se met en place petit à petit sans qu’on s’en rende compte. De cette manière, ceux qui savent déjà chanter, qui connaissent la musique, se trouvent à égalité avec ceux qui découvrent, ou qui chantent « à l’instinct ». C’est aussi de cette façon qu’elle fait travailler ses élèves au collège et il semblerait que ceux-ci trouvent les cours de musique à leur goût !

 
© Mustapha Chahad

Et chrétien

Ça m’est difficile de décrire ou définir ma foi. Parfois elle est vacillante, d’autres fois je suis sûre et confiante. Bon, prenons acte de cette déclaration si humaine de Sandrine Moreau.
Mais rien n’interdit d’observer ses actes et sa manière de s’adresser à l’« autre ». Elle nous dit qu’elle s’occupe de ceux qui ne savent pas chanter, pour les faire progresser dans ce domaine, leur permettre de se faire plaisir, de s’exprimer. Il est facile de transmettre la musique à des musiciens, à des gens qui connaissent déjà la musique, qui savent chanter ou jouer d’un instrument, il l’est moins de faire chanter des amateurs, ce que je veux c’est transmettre la musique à tout le monde et à ceux-là en particulier. Dans ses activités, elle utilise souvent le mot de bienveillance (qui pourrait aussi bien s’écrire bien-veillance), et cela pourrait bien nous faire penser à la parole que l’évangile de Marc attribue à Jésus : Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades, non pas que les non-musiciens soient des malades mais cela nous fait savoir ce qu’elle souhaite réaliser dans son travail d’enseignement.

Stage « Chanter la Réforme » en octobre 2017, au centre spirituel de la Pommeraye près d’Angers © Annette Wiedemann
  Dans ce sens aussi, (venir en aide à ceux qui en ont besoin), elle a suivi un stage de musicothérapie, et elle fourmille de « trucs et ficelles » pour arriver à chanter même quand on a un peu de mal, essayez celui-ci : pour apprendre à maîtriser son souffle, ce qui est essentiel pour le chant, exercez-vous à chanter dans une paille, vous verrez, ça marchera et vous saurez discipliner votre souffle. 

Que ceux qui ont réussi à chanter dans une paille nous écrivent, ce sera une façon de dire merci à Sandrine ! 

Gilles Carbonell

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