Qui êtes-vous Madame ?
Me demande le gendarme plutôt poli. Il sort de sa voiture avec son collègue. Cela fait déjà plusieurs fois qu’ils passent et repassent devant le temple, tout étonnés de voir quelqu’un là. L’édifice est caché dans un bosquet, mignon, en pierre, pas très grand.
Autour de lui, dans les champs, paissent des vaches. Le ciel de ce dimanche matin laisse deviner un soleil à venir. Pour l’heure, une légère brume dessine des formes énigmatiques. Pour rejoindre ce lieu dans lequel le culte a lieu une fois par mois, j’ai roulé environ une heure depuis mon domicile sur une jolie route de campagne, bordée d’arbres. J’ai croisé plusieurs fois des chasseurs et leurs chiens. J’ai dû fortement ralentir. Les chasseurs étaient visiblement aussi très surpris de croiser là une dame seule, en voiture.
Après avoir décliné mon identité, je réponds au gendarme qui me demande ce que je fais là. Un culte ? Ici ? Mais cette église n’est-elle pas désaffectée ? Je réalise alors qu’effectivement, l’état des murs peut donner cette impression. Surtout, je remarque sur le tableau d’affichage, une feuille bien jaunie sur laquelle les dates et horaires de culte indiqués ne sont plus à jour depuis presque deux ans !!! Nous en rions le gendarme et moi.
Il m’encourage et me recommande la prudence puis remonte dans son véhicule avec son collègue et s’en va.
À la fin du culte, le soleil a gagné la partie.
C’est joli un temple à la campagne surtout si tout est fait pour qu’il puisse accueillir en temps et en heure le visiteur de passage, chasseur ou non !
