Pourquoi être encore protestant ?

01 janvier 2017

Si un rapprochement entre catholiques et protestants existe, ceux-ci restent assez étrangers à la pensée de l’autre.

En déclarant « le juste vivra par la foi. On ne peut pas compter sur des indulgences distribuées par l’Église », Luther bouleverse la sécurité de l’Église romaine. Si aujourd’hui le catholique sait que la réforme de Luther veut rétablir la vérité évangélique, elle reste dangereuse. Se séparer de l’Église, n’est-ce pas un tort, même si Luther a raison ?

L’esprit protestant et sa théologie pose question au catholicisme. Là où le protestant évoque un « seulement », le catholique dit : la foi et la raison, la nature et la grâce, l’Écriture et la tradition.

Puis, il y a l’Église. Pour le catholique, elle est maternelle. Le protestant la prend en adulte. Un protestant ne craint pas l’erreur. Il entend la thèse et la corrige. L’erreur n’empêche pas l’accès à la vérité. Il pense en tension, le catholique pense en harmonie.

Il faudrait parler du rôle de la femme, du statut du pasteur et du prêtre, de la prédication et de l’eucharistie, de la sainteté et des questions éthiques… Dans la pluralité religieuse actuelle, catholiques et protestants doivent être irrigués par leur fleuve réciproque. Face au défi de la sécularisation, ils sont tous « pauvres ». François l’a compris en appelant au témoignage commun.

Christian BARBÉRY
pasteur à Grasse

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