Normalité et normalisation

01 janvier 2017

Il était une fois, un François qui se voulait « président normal ». N’ayant jamais réussi à endosser la stature nécessaire, il fut contraint de ne pas se représenter…

Il était une fois, un François que les gens voit comme un « pape normal ». Il n’a pas à se représenter à quoi que ce soit, il est donc libre de se présenter tel que les gens se le représentent…

L’élection du pape François avait constitué un petit événement. Comme toute élection papale elle était déjà en soi un événement. Mais il y avait de surcroît un côté un peu dramatique dans cette élection, créé par la situation inédite du retrait de son prédécesseur. Et son élection avait surpris, par la rapidité de la décision comme par le profil de l’heureux élu : premier pape non-européen, peu connu auparavant, ni brillant théologien comme son prédécesseur direct, ni homme de média comme celui d’avant… Ensuite, sa propre prise de fonction avait posé quelques signes forts en termes d’image médiatique. Avant de bénir la foule venue l’acclamer, il avait demandé à celle-ci de prier pour lui. Au-lieu de rejoindre ses appartements pontificaux, il se contentait de rester à la résidence Sainte-Marthe qui avait accueillit les cardinaux pour le conclave…

Le pape François change l’image du pontife romain. Mais que donneront concrètement ces changements ? Certains jugent que sur le fond l’Église catholique romaine n’est pas prête de se réformer : ils évoquent les deux synodes sur la famille qui n’ont pas bouleversé le dogme ou d’autres sujets épineux comme l’accès à l’eucharistie des divorcés remariés. D’autres accueillent au contraire avec reconnaissance les évolutions que le pape François a déjà instituées : des relations œcuméniques plus équilibrées ou une attention à la situation concrète des personnes.

Dans ce temps où la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens réunira nos communautés protestantes et catholiques, nous arrêter quelques instants sur ces quelques années de pontificat nous semblait être une voie intéressante pour approfondir plus encore nos relations fraternelles.

Gérald MACHABERT
Rédacteur en chef - Réveil

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