Même pas peur !

13 décembre 2016

En tout début des vacances de la Toussaint, une vingtaine de collégiens du consistoire Centre-Val de Loire ont pu vivre 48 heures ensemble. Chaque communauté locale était représentée avec une petite délégation. Ceci a permis à tous de se connaître davantage dans le beau cadre du village de vacances de la Saulaie, situé en Touraine.

 

« Même pas peur » ! ? Point d'interrogation ou un point d'exclamation ? Ceci aurait pu être une des questions posées. Car le camp était structuré autour d'un va-et-vient entre des questions de tous les jours et l'exploration des textes bibliques.

Un joyeux concert

Tu es dans une maison inhabitée de nuit et tu entends un bruit bizarre... Serais-tu courageux ou craintif ? Qui ne se demande pas comment réagir dans une telle situation ? Là, chaque participant, animateurs inclus, devait vite faire son choix. Et les jeunes ont découvert que certains avaient du mal à se projeter ou se positionner selon les conditions qu'il fallait affronter, d'autres réagissaient de manière assez constante. Tous ont pu discuter de leurs choix dans des petits groupes... et déjà, les jeunes se connaissaient mieux.

Le silence de plomb du premier repas a laissé de la place à un joyeux concert de voix, un peu inattendu mais une vraie découverte pour les jeunes, grâce au don d'animation de Sandrine Moreau. Il n'a pas dit que tu couleras, il n'a pas dit que tu sombreras ! Ces affirmations chantées ont donné le ton suite à un travail biblique qui a fait embarquer les jeunes avec Jésus dans la tempête. On est presque comme dans le film « Les choristes », a dit un jeune. Et qui aurait cru qu'ils allaient fredonner nos cantiques par cœur à la fin ?

Un culte au Désert

Le jeu de nuit de la première soirée est souvent un passage obligé d'un week-end. Cette année, nous avons investi un récit partagé concernant « nos ancêtres ». Car bon nombre de ces jeunes ont leurs racines au nord de l'Europe ou dans l'ouest de l'Afrique. Les huguenots exposés au poids de leur histoire sont loin. Mais même les Tourangeaux ne connaissent pas forcément les grandes histoires qui ont forgé le protestantisme français.

Les participants vivaient dans des villages éloignés les uns des autres et devaient se retrouver lors d'un culte au Désert. Bien sûr : il fallait arriver avec sa marque de reconnaissance, le méreau. Il était plus sûr d'avoir bien mémorisé le psaume L'Éternel est mon berger ; car un texte appris par cœur ne peut pas être confisqué par les soldats du roi, les dragons. Un passage chez une vieille dame leur a permis de récupérer des textes bibliques cachés dans un miroir à double fond. La nuit était noire et les lanternes d'autrefois risquaient de s'éteindre. Chaque équipe a pourtant bien tenu son rôle, sans trop allumer son téléphone portable. J'ai mis ma confiance, chanté à tue-tête, a conclu la belle soirée.

Un autre volet autour des témoins de la foi qui, peut-être malgré leur peur, ont porté l'Évangile a été un point fort du deuxième après-midi avec le témoignage de Martin Luther King, de Madame Luther qui s'évade de son monastère, et d’une femme de missionnaire du XIXe siècle, Catherine Macintosch-Coillard. Ainsi, jeux de rôles et découvertes bibliques ont permis aux jeunes, et probablement aussi aux animateurs, de prendre à leur compte des questionnements de la vie courante... et il semble qu'ils en redemandent. Certains se sont retrouvés lors d'un dimanche à Châteauroux ; d'autres vont faire la marche nocturne en Sologne en avril 2017 avec les Orléanais. À bientôt.

Angelika Krause
pasteur

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