Matthieu 21.28-32 : « Qu’en pensez-vous ? »
Alors que nous pensions être de ceux et celles qui observeraient simplement sur le rebord du monde, ce qu’il se passe dans ce récit nous interpelle dès le début.
Nous avons encore la possibilité de prendre du recul, sans vraiment nous impliquer… pour l’instant. La parabole s’adresse bien à nous qui écoutons.
Vignerons (© Realisé avec Midjourney)
Une interpellation personnelle
Qu’en pensez-vous ? La question nous est posée directement, à nous qui vivons dans le monde, bien au-delà de tout choix moral.
Si Dieu nous donne la vie, il donne également une individualité, une particularité, une liberté à chacun d’entre nous. Il nous donne de prendre part, d’être présent en tant qu’individu dans ce monde.
La présence, c’est bien plus que de voir, regarder, être au courant. C’est être là, ici et maintenant, en tant qu’acteur dans le monde, celui que nous habitons. C’est vivre les expériences qui nous sont offertes. Et cela ne peut se faire si nous ne sentons pas concrètement la situation dans laquelle nous sommes. En fait, la présence est question de relation : dans nos vies quotidiennes, au sein de nos Églises, partout.
Pour cela Dieu vient jusqu’à nous, il se dérange et ne reste pas perché. Il nous interpelle, nous interroge afin de donner du sens. Il nous offre la possibilité de formuler notre propre réponse, la possibilité de dire oui et non. Son amour envers ses enfants rend toute réponse possible.
Question de responsabilité
Alors, qu’en pensez-vous ?
La demande ici du père n’est autre qu’un appel, une confiance. Ce n’est pas une obligation, parce qu’une proposition nous est formulée, libre à nous de faire notre choix. Cependant, cette proposition du père est une ouverture, car cette vigne qui auparavant n’était que celle du père devient, par sa proposition, aussi celle de ses fils.
Ce n’est plus un « moi », mais un « nous ». C’est un engagement sur la voie de la responsabilité. Celle d’œuvrer dans la vigne, c’est-à-dire au milieu des hommes et des femmes du monde.
Ainsi envoyés en Son Nom, c’est à nous d’être présence au monde.
