Les santons de Noël ?
En provençal, santoun (santon) veut dire « petit saint ». Ces figurines peintes représentent la Nativité ainsi que des personnages inspirés du petit peuple provençal. Tous rendent hommage à l’enfant Jésus couché dans sa mangeoire.
Une origine lointaine
Une légende tenace raconte que la première crèche vivante fut créée en 1223 par saint François d’Assise lors d’une messe de minuit à Gréccio en Italie. Pourtant, ces scènes étaient déjà jouées depuis plusieurs siècles par des acteurs dans les mystères de la Nativité dans les églises puis sur leurs parvis. Dans la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome est conservée la première crèche permanente réalisée en pierre en 1288 (commande du pape Nicolas IV au sculpteur Arnolfo di Cambio) © Stefano Bolognini |
Les premiers santons étaient en cire, en verre filé ou en mie de pain mais petit à petit l’argile rouge de Provence a été privilégiée. En 1798, Louis Lagnel conçut les premiers moules en plâtre pour fabriquer ses santons, une nouveauté technologique qui permit une production de masse et une plus grande diffusion. Ces « santons d’un sou » permettaient enfin à chacun de posséder sa propre crèche. Mais le véritable essor des santons commença au XIXe siècle avec l’apparition des premiers maîtres santonniers de Provence. Les personnages d’argile qu’ils créaient étaient empruntés à la vie quotidienne et aux métiers de la rue. Dès 1803, une foire aux santons fut organisée à Marseille, celle-ci se perpétue toujours de nos jours. Moule de Jean-Louis Lagnel (1764-1822), premier santonnier Marseillais, musée Marcel Carbonel (collection privée Marcel Carbonel) © Philippe Renoux-Carbonel |
Des personnages très variés
À l’origine, la crèche familiale se limitait aux personnages de la Nativité : Marie, Joseph, l’enfant Jésus, l’âne, le bœuf, les rois mages et les bergers. Les santonniers de Provence s’inspirèrent des vieux métiers traditionnels, du petit peuple de Marseille et des personnages de la pastorale pour fabriquer leurs santons. Crèche provençale, santons de Paul Fouque 1990 © Daniel Ferrier |