Le conflit… c’est la vie, même en Église !

01 janvier 2018

Titre un peu provocateur pour dire la richesse du Forum national de Regards protestants organisé par Olivier Abel, samedi 25 novembre à Lyon. Huit intervenants autour de la question du conflit et de sa gestion dans les institutions, dont l’Église.

« Le désaccord est permanent », dit Frédérique Rognon, prof de philo et premier intervenant ; le conflit est « un espace pour faire avec le réel », lui fait écho Céline Houzard ex-consultante en management et maintenant psychologue du travail. « Le conflit parle de frontière, d’espace-temps, de hiérarchie, du Qui fait Quoi pour Qui et de la fonction de chacun » complétait un peu plus tard Jean-Paul Sauzède, ancien secrétaire général de l’Église réformée et aujourd’hui thérapeute de couple.

Une quarantaine de personnes – seulement et peut-être dû à une information insuffisante – étaient présentes à l’Espace Bancel, agréable lieu de vie de la paroisse Lyon Rive-gauche. Articulé en quatre paires d’intervenants, ce forum a permis d’entendre des approches différentes, complémentaires… ou en désaccord sur le conflit, la violence et les moyens d’y remédier.

Édith Tartar-Goddet, psychologue clinicienne en milieu scolaire, détaille le conflit intérieur qui traverse aussi chacun d’entre nous. « Un fonctionnement humain est en tension permanente ».

Hervé Ott, théologien et médiateur, pointe la différence entre conciliation et médiation. La conciliation amène à rapprocher les points de vue. « Mais cela ne tient pas sur le long terme ». Le médiateur a le dialogue comme seul objectif. « Il favorise l’élaboration d’une solution par les protagonistes eux-mêmes ».

Si « le conflit est inhérent à la vie », le résoudre ne peut se faire tout seul. Tous les intervenants, qu’ils travaillent en institutions, en entreprises ou avec des groupes d’Église, insistaient sur la nécessité de faire appel à un tiers de confiance lorsque le désaccord s’est mué en conflit, voire en violence. Et tout l’amour du prochain, toute la foi du monde n’empêche pas de reconnaître notre simple condition de faible pêcheur et de faire appel à un autre humain pour nous remettre en lien… d’abord avec nous-mêmes.

Jean-Marc BOLLE et Patricia CHAMPELOVIER

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