Œcuménisme

La justification dans nos pratiques

01 mai 2019

Le colloque annuel de l’Institut supérieur des études œcuméniques (Iséo) s’est tenu les 12, 13 et 14 mars à Paris, à l’occasion des 20 ans de la signature de la Déclaration commune sur la doctrine de la justification (DCDJ).

Les participants, membres de l’Église de Rome et de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), guidés par des théologiens de confessions diverses, ont pu revisiter ensemble ce texte majeur ainsi que sa réception progressive par les Églises. Les participants ont également tenté de voir comment, dans la pratique, cet accord suscitait ou pouvait susciter des prolongements dans les domaines concrets de la diaconie, la catéchèse, la liturgie, l’approche du texte biblique.

Théologiens catholiques, protestants et orthodoxes vérifient le chemin parcouru depuis 20 ans

(© Revue Unité des chrétiens)

 

Comprendre l’accès au salut

Les intervenants ont analysé le processus qui avait abouti à une capacité de compréhension commune de notre accès au salut, par la grâce de Dieu au moyen de la foi en Christ. La méthode utilisée dans la DCDJ du consensus différencié, ou différenciant comme on préfère le dire aujourd’hui, fait place aux différences, mais qui ne sont plus considérées comme divisantes. Plusieurs exposés ont souligné à quel point les conflits pouvaient reposer sur l’illusion de principes incompatibles (l’exposé mettant Luther et Thomas d’Aquin face à face, l’a magistralement démontré) grâce à la relecture ensemble des faits passés et le recentrage sur les fondements scripturaires qui nous sont communs. Le regard orthodoxe sur ce débat doctrinal a offert, comme il a été dit, « une respiration, desserrant l’étau dans lequel la polémique occidentale s’était enfermée ». Les termes justification, déification, sanctification, ne servent-ils pas tous à cerner, tant bien que mal, l’œuvre mystérieuse de l’Esprit du Seigneur « qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » ?

 

Les chantiers de mise en pratique sont ouverts. Dans sa conférence, le Dr Martin Junge, secrétaire général de la FLM, a pointé le chemin qui nous attend, qui ne fera pas l’économie de la guérison des mémoires, mais pourra se nourrir des affirmations doctrinales pour vivre un service commun, une mission commune.

En savoir plus

BRÈVES

 

Art brut

Pour célébrer les deux ans de l’ouverture du musée, la Fondation John Bost organise un colloque sur l’art brut. En parallèle de ce colloque, une exposition sera inaugurée dans différents lieux de la Fondation. On pourra y découvrir, entre autres, les figures en fil de fer de Francis Masson, qui séjourna à La Force dans les années 60-80. Mais aussi, des œuvres de la collection d’Emmanuel Guigon, par ailleurs directeur du musée Picasso de Barcelone, et de son épouse Anne Wachsmann.

www.reforme.net

le 13/03/19

 

Grand débat national

La Cimade, la Fédération de l’entraide protestante, les commissions de la FPF Écologie, justice climatique et Droit et liberté religieuse ont répondu à l’appel du président de la Fédération protestante de France lors de ses vœux en présence du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.

Ces mouvements ont publié des appels interpellant le gouvernement sur le droit des étrangers et la politique migratoire, la protection de l’environnement, la réforme de la loi de 1905…

www.defap.fr

le 12/03/19

 

Sans religion

64 % des 16-29 ans se considèrent sans religion. Les Églises affichent un net recul de fréquentation. Ce phénomène n’est pas propre à la France. République tchèque, Estonie, Suède et même les USA connaissent la même situation. Mais attention, sans religion ne veut pas dire sans Dieu. La part de personnes qui croient en Dieu reste importante. Un sondage Opinion Way, réalisé en mars 2018, démontre que 52 % des Français qui ont entre 18 et 30 ans pensent que l’existence de Dieu est certaine ou probable.

www.mouv.fr

le 18/03/19

Mireille Boissonnat
présidente de la commission œcuménique de la FPF

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