C'est quoi

La Communion mondiale d’Églises réformées ?

10 septembre 2019

Sa genèse

La Communion mondiale d’Églises réformées (CMER, en anglais WCRC) est une organisation confessionnelle internationale composée de 225 Églises réformées, presbytériennes, congrégationalistes et unies dans le monde, représentant 80 millions de protestants.Elle est issue de la fusion en 2010 entre l’Alliance réformée mondiale, créée en 1875, et le Conseil œcuménique réformé, créé en 1946. Son slogan est « Appelés à la communion, engagés pour la justice ». Sa dernière assemblée a eu lieu à Leipzig en juillet 2017, sur le thème « Dieu vivant, renouvelle et transforme-nous ». À cette occasion, la CMER s’est associée à la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification signée en 1999 entre la Fédération luthérienne mondiale et l’Église catholique romaine. Elle s’est également engagée à développer la coopération avec la Fédération luthérienne mondiale.

Ses missions

Le travail de la CMER s’articule autour de quatre axes : l’unité ecclésiale (communion entre Églises membres et dialogues œcuméniques) ; la mission, y compris le travail de plaidoyer et sur la Justice ; la réflexion et la formation théologiques ; et le renouveau de l’Église, en valorisant la participation de tous, en particulier des jeunes et des femmes.
La notion de justice est centrale dans le travail de la CMER. Par exemple, la « Confession » d’Accra de 2004 dénonce les effets désastreux du néolibéralisme économique sur la vie des populations les plus pauvres de la planète et sur les milieux naturels, et appelle les chrétiens à lutter contre l’emprise de ce système néolibéral et pour la dignité humaine et la sauvegarde de la création. La CMER a adopté le mode de décision par consensus, elle pratique le travail en petits groupes et les nombreuses traductions pour que chaque participant s’exprime.

Son engagement

La CMER est fortement engagée sur les questions macro-éthiques (économie, gouvernance mondiale, droits humains, formation, etc.), dans la logique réformée classique qui affirme que l’Église peut – et doit dans certains cas – s’engager sur les questions sociales et politiques, quitte à agir comme un contre-pouvoir, et comme un agent de moralisation de la vie publique, au nom de l’amour du prochain. Cet engagement dans les domaines macro-éthiques est ce qui fait la spécificité des réformés au niveau mondial, plus que leur « identité confessionnelle ». En effet, les trois piliers de l’identité réformée – la lecture de la Bible, la vocation et la contextualisation – ne sont pas distinctifs (les autres confessions les pratiquent aussi). Aussi la CMER ne cherche pas à préserver son identité confessionnelle, mais à rayonner dans le monde.

Najla Kassab de Beyrouth,
la présidente de la CMER
© © Anna-Siggelkow/CMER
Pasteure Claire Sixt Gateuille,
responsable des relations internationales

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