L’avenir s’inspire maintenant
« La grâce est peut-être première, mais si tu ne ranges pas ta chambre, la fessée sera immédiatement seconde… Travaille si tu veux avoir un bon métier… Ne perds pas ton temps à rêvasser… ». À combien d’enfants a-t-on rabâché la conformité aux normes familiales et sociales, la nécessité du réalisme, la foi dans le progrès pour que le monde devienne meilleur ?
L’important n’était pas le réalisme
Force est de constater que ces instructions, aussi logiques et sages qu’elles soient, ont aujourd’hui prouvé leur échec. Devant les piètres avancées de la COP28, les guerres et les violences de proximité, la peur de manquer ou l’indifférence à autrui, comment dire aux dernières générations qu’elles ont un avenir radieux ? Le monde construit depuis deux siècles par la modernité a atteint ses limites et la jeunesse recherche souvent ailleurs le sens de son existence.
La victoire du rêve et de l’intuition
Pourtant tout était là, déjà présent en germe. La chambre en foutoir de l’adolescent boutonneux était un lieu de sécurité et de créativité qui lui permettait de construire son rôle futur à l’abri des regards. Le bon métier n’était pas forcément celui rêvé par les parents, dont certains aujourd’hui changent d’eux-mêmes de voie pour devenir charpentiers ou médiateurs et s’établir hors de la ville. Le rêve est reconnu comme le meilleur moyen pour casser les impossibles et libérer l’intuition, il se trouve à l’origine des plus grandes fulgurances.
Force est donc de constater que ce qui est réellement précieux dans ce monde relève des rencontres, du temps passé à méditer, de l’intuition d’autres logiques ou d’autres idées, de la spiritualité personnelle ; mais ces pépites ne relevaient ni du réalisme ni du progrès.
À l’aube de cette nouvelle année, il n’est pas besoin de grandes résolutions sur la marche du monde, l’utilisation du vélo ou un quelconque régime alimentaire ou sportif. Des idées saugrenues suffiront amplement, pourvu qu’elles soient issues de l’intuition, de la créativité, de l’inspiration. On reconnaît celui qui est inspiré quand celui qui le croise change son regard sur la vie.
L’inspiration a fait fuir Joseph et Marie en Égypte pour éviter le pire, alors que la logique voulait qu’ils rentrassent à Nazareth. L’inspiration a guidé un certain Jésus vers une vie différente de ce qui était prévu, mais le monde en est encore inspiré à son tour. L’advenir s’inspire maintenant.
Sommaire de n°482 - janvier 2024
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