L’Acat était à Bourges

01 décembre 2018

Le rassemblement régional de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) s’est tenu à côté de Bourges, mi-octobre. Une trentaine d’adhérents a fait le déplacement d’Amboise, Blois, Bourges, Chartres, Montargis, Orléans et Tours pour ce rassemblement qui se déroule une fois par an dans une des villes de la région Centre-Val de Loire. Bernadette Forhan, présidente de l’Acat France, était présente.

Quelles sont les missions de l’Acat ?

On peut distinguer deux missions, celle à l’international et celle en France. La mission de l’Acat à l’international est de lutter contre la torture, d’abolir la peine de mort et de protéger les victimes. En France, notre action porte sur la défense du droit d’asile et des conditions carcérales dignes. Nous dénonçons également les violences policières.
Notre organisation prend la défense de toutes les victimes de tortures et de mauvais traitements, sans distinction idéologique, ethnique ou religieuse, qu’elles soient des prisonniers d’opinion ou de droit commun, détenues par des États ou des entités non-étatiques, ayant commis ou non des actions répréhensibles.

Quelles sont les deux grandes idées reçues sur la peine de mort ?

L’effet dissuasif est la première idée reçue. Si l’exécution d’un criminel avait un impact, la criminalité aurait diminué. Et aucune étude sérieuse n’a réussi à ce jour à prouver hors de tout doute que la peine de mort était dissuasive. Tout au contraire, la majorité des recherches sur le sujet démontrent que la mort, comme sanction, n’a jamais empêché une personne motivée à commettre une infraction criminelle de la perpétrer. De plus, il arrive souvent qu’un acte judiciarisable soit commis sans préméditation ou sur l’impulsion du moment et même de manière accidentelle. Il semble peu probable que la personne en cause se soit arrêtée pour penser aux conséquences pouvant découler de son acte.
L’exécution du coupable soulage les familles est la deuxième idée reçue. L’exécution ne rendra jamais leur proche, elle n’honore pas la victime et va bien souvent à l’encontre des valeurs morales et religieuses des familles qui souhaitent la justice et non la vengeance.

Et au sujet de la torture ?

La torture n’est jamais légitime et la dignité de toute personne humaine doit être respectée sans aucune exception morale ou juridique. L’engagement de l’Acat contre la torture, basé sur l’article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et sur l’évangile de Mathieu est à l’origine de sa création en 1974.
Un pays sur deux pratique toujours la torture. Les régimes autoritaires ne sont pas seuls en cause, certains États démocratiques aussi. L’Acat dispose d’une expertise unique sur le phénomène tortionnaire. Depuis 2010, elle publie un rapport annuel, Un monde tortionnaire, véritable état des lieux de la torture dans le monde, comprenant une partie géographique et une partie consacrée à l’analyse historique, politique, psychologique et culturelle de ce phénomène.

L’équipe d’organisation du week-end, avec au centre, Bernadette Forhan, présidente de l’Acat France
© Élisabeth Renaud

 

En savoir plus

www.acatfrance.fr

propos recueillis par Élisabeth Renaud

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