Ils agissent Min’de rien

01 octobre 2018

Près de la gare, vous croisez parfois de jeunes migrants africains. Logés dans les hôtels proches ou déboutés par l’aide sociale à l’enfance comme non-mineurs, ils se retrouvent pour bénéficier d’une connexion internet et rester en lien avec le monde.

 
En 2016, deux doctorantes du laboratoire Migrinter de l’université de Poitiers créent une association, Min’de rien, pour apporter du soutien aux mineurs et jeunes majeurs isolés en situation de précarité et/ou confrontés à des problèmes et des situations de discriminations eu égard à leur statut d’étrangers, dans le département de la Vienne (86). L’association apporte un hébergement, un soutien juridique et médical, et des cours de français.
L’Église protestante de Poitiers l’a rencontrée quand elle est venue frapper à sa porte, à la recherche d’un lieu pour créer une « école parallèle ». 
 

Depuis, une convention entre l’association cultuelle propriétaire des lieux et l’association d’entraide de l’Église et Min’de rien a été signée.
Et quand j’ai poussé la porte de la salle du pressoir ce matin de juin, j’ai pu voir, dans un silence studieux, trois groupes de six à huit jeunes migrants travailler le français, les maths ou la géographie. Huit formateurs bénévoles, retraités ou non, enseignants, étudiante de FLE (français langue étrangère), et même un demandeur d’asile soucieux d’aider ses compagnons de galère, se succèdent deux matinées par semaine.
Marianne me raconte l’assiduité, l’engagement, le sérieux de ces jeunes, avides de savoir, d’intégration, de liens avec nous. Elle ne me raconte pas leurs parcours, mais on devine qu’elle les a écoutés racontant leur exil. Le groupe qui est en photo, travaillait à ce moment précis sur le sens du mot « indifférent ».

Stéphane Griffiths

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