Heureux ceux qui font la paix, car ils seront appelés fils de Dieu
Il y a plus de 100 ans déjà, on proclamait partout sur un ton des plus convaincus que ce serait la « Der’ des Der’ ». « Plus jamais ça ! » Et pourtant, comme le chantaient les Poppys, « tout a continué », les guerres, les conflits et la violence qui imprègne même nos vies quotidiennes. Alors que nous entamons cette nouvelle année, portés à se dire des vœux de paix, d’espérance et de bonheur, une question se pose : ces souhaits suffisent-ils à changer la réalité ?
Les commémorations et les appels vibrants pour la paix n’y changent rien. Que cherche-t-on dans ces vœux remplis de bons sentiments ? La guerre c’est mal, la paix c’est bien ? Voilà qui sonne bien creux…
Jésus lui-même nous surprend : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le combat. » Ces mots provoquent, mais révèlent une vérité essentielle : la paix selon le Christ n’a rien à voir avec celle que « le monde donne ». Trop souvent, notre paix humaine repose sur des compromis superficiels, des injustices cachées ou le sacrifice d’innocents. Cette paix-là, Jésus la rejette.
La violence, depuis Caïn, naît des mêmes racines : envie, peur, haine, quête d’honneur. Ces racines pourries produisent toujours les mêmes fruits amers. Espérer une paix durable sans les déraciner est illusoire. C’est pourquoi Jésus nous appelle à une rupture radicale : pardonner à nos ennemis, refuser de rendre le mal pour le mal, tendre l’autre joue. Ce n’est pas une utopie naïve, mais une révolution spirituelle. Sur la croix, il incarne cette paix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Mais soyons honnêtes : nous savons combien il est difficile de vivre selon cet appel. Paul lui-même le confesse : « Le bien que je veux, je ne le fais pas, et le mal que je ne veux pas, je le fais. » Qui peut nous libérer de cette impasse ? Dieu seul. « Crée en moi un cœur pur », supplie le psalmiste, « mets en moi un esprit nouveau. »
Alors, en ce début d’année, faisons de nos vœux pour la paix un engagement sincère. La paix véritable commence par la transformation de nos cœurs. Elle ne naît pas de discours ou de compromis, mais d’un effort profond pour suivre le Christ, à laisser Dieu déraciner ce qui nourrit la violence en nous. Que cette nouvelle année soit l’occasion de devenir, chacun à notre manière, des artisans d’une paix authentique, témoins de cette promesse : « Heureux ceux qui font la paix, car ils seront appelés fils de Dieu. »
Sommaire de Paroles protestantes Paris n°492 (janvier-février 2025)