Pour Contre

Faut-il les laisser croire au père Noël ?

27 novembre 2019

La célébration de Noël n'est souvent plus reliée à la naissance de Jésus

 

Contre 

Pourquoi faire croire aux enfants une chose qui est fausse ? « Cette nuit alors que vous étiez couchés, en allant aux toilettes, j’ai vu le père Noël, qui mangeait un bredele ». D’accord ce n’est pas un faux-témoignage contre mon prochain, neuvième interdiction du décalogue, mais c’est quand même un faux-témoignage. À force de raconter des bêtises, le jour où vous verrez Dieu, en personne, qui vous croira ?

Quant au second commandement « Tu ne fabriqueras pas d’idole », on n’en est pas loin : Dieu étant inaccessible, un vieux bonhomme au pôle Nord (c’est plus près), qu’on prie de nous apporter des cadeaux, pourrait le remplacer. Ce n’est pas le veau d’or, mais ça y ressemble un peu.

Il paraît que ça fait plaisir aux enfants de croire en la générosité transcendante et gratuite. Toutefois, ce mensonge va aussi les décevoir et leur casser de nombreux rêves qu’ils auraient pu poursuivre et qui auraient été accessibles, ceux-là : « Tu veux la console de jeu Xbox ? Pas de problème, bosse ! »

Franchement, surtout si vous voulez croire en la générosité gratuite, j’ai beaucoup mieux et moins consumériste : Dieu. Jusqu’à preuve du contraire, il n’a pas été prouvé qu’il n’existe pas, contrairement au père Noël.

A faire croire aux enfants des trucs irréels, ne risque-t-on pas de saborder le concept de foi ? Notez d’ailleurs l’utilisation par notre société désacralisée du même verbe « croire », en Dieu et au père Noël. Il ne nous reste que la préposition pour distinguer Dieu du vieux barbu.

Pour

Il est un fait que les magasins, les médias et autres publicitaires nous inondent dès le mois de novembre de la présence du père Noël, suivant la légende du vieux monsieur à barbe blanche et manteau rouge ; pourquoi lutter contre lui quand on sait que les enfants ont besoin de rêve et de laisser aller leur imagination pour se construire ?

Je n’ai connu aucun enfant qui ne se remette pas de la déception en apprenant la vérité au sujet de cette jolie légende mais, au contraire ils sont contents d’entretenir le mystère pour les plus jeunes ; c’est donc qu’ils ont aimé. On lit bien aux enfants des contes de Grimm ou de Perrault qui les transportent dans d’autres mondes, alors un peu de rêve et de féerie ainsi que la douceur qui en découle dans la vie de nos tout-petits ne me paraît pas néfaste pour eux. Il suffit de rester raisonnables dans notre société de consommation qui incite au gaspillage et aux envies éphémères.

Et il nous incombe, à nous adultes, de ne pas les laisser faire d’amalgame entre ce bon vieux père Noël et la naissance de notre Sauveur qui, Lui, les accompagnera tout au long de leur vie.

Nadia Savin et Nicole Couraud
Conseillères presbytérales à Biarritz

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