Une vie transformée par l’accueil

Ensemble, c’est mieux !

01 juin 2017

Elle accepte d’héberger une jeune femme en difficulté, puis une autre, puis des étudiantes... L’accueil a finalement redonné un sens à la vie de Jeannine, qui a tout juste quatre-vingt-dix ans.

Jeannine a toujours eu le sens de l’accueil. Engagée dans l’Église réformée de Bourges-Vierzon, elle a été conseillère presbytérale durant douze ans. Aujourd’hui, elle offre gîte et couvert à l’inconnu, qui deviendra vite son ami. Dans sa grande maison moderne en centre-ville, les baies vitrées illuminent les pièces à vivre. Le bois ciré invite à la confidence. Ses cinq enfants, neuf petits-enfants et deux arrière-petites-filles viennent lui rendre visite régulièrement, mais, veuve depuis trop longtemps déjà, son quotidien solitaire lui pesait. Cette solitude s’est transformée en bonheur depuis qu’elle héberge des étudiants.

© Elisabeth Renaud

Une réponse à l’urgence

Tout a commencé il y a trois ans. Le Secours populaire cherche un gîte pour héberger une jeune femme ukrainienne. Jeannine accepte. Menacée de mort, Tatiana avait fui son pays précipitamment. La cohabitation a duré six mois. « Nous avons vite sympathisé. Tatiana m’accompagnait au culte », confie Jeannine. « Ce qui m’ennuie le plus aujourd’hui, c’est de ne pas savoir ce qu’elle est devenue ». Quelques mois plus tard, Jeannine accepte d’héberger une étudiante venue pour un stage de quatre mois. Plus tard, un couple malgache a la bonne idée de s’asseoir à côté d’elle au temple, il restera deux mois dans sa maison...

Un logement solidaire

Le virus est pris. Jeannine s’inscrit à l’association Ensemble2générations. Elle a choisi la formule « un logement solidaire ». L’étudiant apporte un complément de revenu en échange d’une veille passive et de services spontanés. Jeannine a fait ce choix en pensant aux difficultés qu’avaient ses petits-enfants à trouver un logement. Après avoir hébergé une année scolaire Ariane, en Master 2, la chambre d’ami accueille Léa, étudiante en BTS. « Bonne maman (c’est ainsi qu’elle la nomme) fait le repas et moi la vaisselle », explique Léa. « Elle me sert également de chauffeur le samedi », ajoute Jeannine. Jeannine se souvient des discussions passionnantes avec Ariane. « Elle se posait des questions sur le sens de la vie et voulait tout connaître. » Les soirées au coin du feu ont accompagné ces instants de partage.

Même si tout n’est pas toujours rose, Jeannine ne regrette rien. « Si chacun a ses préoccupations et ses manies, il est nécessaire d’avoir suffisamment de souplesse pour que tout se passe bien », conclut cette dame au grand cœur.

En savoir plus

Contact :

http://ensemble2generations.fr/

Élisabeth RENAUD
journal Le Protestant de l’Ouest

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