Coronavirus

Du côté des Églises au Moyen-Orient

01 mai 2020

La pandémie du coronavirus vient malheureusement ajouter une épreuve supplémentaire aux populations du
Moyen-Orient dont les pays connaissent des situations de crise importantes qui affectent l’ensemble de leurs sociétés.

L’Iran fait face à la crise du coronavirus depuis déjà deux mois et est rapidement devenu l’un des foyers majeurs de l’épidémie. Les mesures prises sont partielles et parfois contradictoires, l’économie déjà très affaiblie ne pouvant supporter un arrêt total alors que l’embargo pèse sur tous les secteurs y compris celui de la santé… Les paroisses protestantes y ont cessé toute rencontre. Une chaîne de prière a été créée et chaque soir, à 21h, il y a un temps de partage avec envoi de versets et de messages.

Un arrêt de l’aide aux orphelins

L’Irak, pays voisin de l’Iran, est également dans l’inquiétude. Le pays connaît une crise politique majeure avec une contestation forte et son économie est très fragile. Par ailleurs, habituellement, le pays est beaucoup visité par les pèlerins chiites iraniens qui se rendent dans les villes saintes de Nadjaf et Kerbala : ces derniers ont sans doute contribué à la diffusion de l’épidémie. À Bagdad, la paroisse protestante arménienne a été obligée d’arrêter ses activités d’aide aux enfants orphelins nécessiteux (plus de 300 suivis).

Les cultes et les activités d’Église des partenaires de l’ACO au Liban sont suspendus. Des cultes sont enregistrés et diffusés par vidéos ou sur les ondes radio et les pasteurs restent joignables. Les nombreux établissements scolaires de nos partenaires sont bien sûr fermés. Des outils d’enseignement à distance se mettent en place, mais tous les élèves n’ont pas les moyens de le suivre… Les préoccupations sont grandes en ce qui concerne les populations les plus fragiles – parmi elles, les réfugiés syriens. Face à ces nombreux défis, le travail social lié aux œuvres et Églises protestantes continue, même si les services médicaux et sociaux s’adaptent en travaillant avec des équipes réduites.

Les populations les plus fragiles en première ligne

À la suite des récents accords turco-russes, la guerre qui faisait rage dans la poche d’Idleb a baissé d’intensité, mais des combats se poursuivent quotidiennement. Les Églises partenaires en Syrie ont émis des consignes très claires et responsables appelant à l’arrêt des activités non essentielles. Bien sûr, l’aide d’urgence consacrée aux personnes défavorisées et déplacées par le conflit se poursuit.



Le Levant morgenland, le 23 mars 2020

Matthieu Busch secrétaire général de l’Action chrétienne en Orient (ACO)

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