Synode régional des jeunes

Croire, voir, savoir

01 décembre 2018

Le Synode des jeunes, « spécialité » de la région Pacca, s’est tenu cette année sur l’île Sainte-Marguerite du 20 au 24 octobre. 25 adolescents et une équipe d’encadrement renouvelée. Ici, quelques échos rédigés par les participants eux-mêmes.

 

Exercise sur table :
il faut écrire une prière ...
©SD

Cette année, nous, les jeunes du synode, avons réfléchi sur la question : « Comment croire ce que l’on ne voit pas ? », question qui a été le fil rouge de tout le séjour.
Pour nous aider à ouvrir notre esprit, nous avons regardé le film Matrixqui a été le déclencheur de réflexions.
Puis se sont enchaînés des débats, des jeux, des témoignages de scientifiques (sciences humaines et science dure) pour qui travailler avec l’invisible est une réalité quotidienne.
La première activité a été faite les yeux bandés, pour nous mettre en situation de confiance en l’autre, en soi-même, en ce que l’on sait même si on ne voit pas.
Sont apparues toutes sortes de questions comme : Croire, est-ce savoir ? La foi et la religion, est-ce la même chose ? La foi en Dieu et la religion, est-ce la même chose ? Peut-on avoir foi en Dieu sans religion ? Comment affirmer « Je crois en Dieu » ? Peut-on avoir la foi sans croire en Dieu ?
Nos deux invités scientifiques nous ont entre autres fourni des éléments de réponse à travers leur témoignage.
Parmi nos réflexions, nous avons pensé que la vérité passe par la liberté ; mais qu’elle n’est pas nécessairement confortable, ni facilement accessible. Elle est souvent le fruit de combats. Le bonheur n’est pas celui qu’on croit.
Par ailleurs, le lieu choisi est un lieu qui fait sens, parce que chargé d’histoire. Six pasteurs y ont été emprisonnés jusqu’à leur mort pour avoir refusé d’abjurer, à la Révocation de l’Édit de Nantes.
Cette île a été aussi l’occasion d’émerveillement, de recueillement, d’une immersion totale dans la Création, tant et si bien que nous avons choisi de célébrer le culte en plein air sur le littoral. La préparation de ce culte s’est partiellement faite lors d’un jeu de piste, pendant lequel on a écrit nos prières, chanté des cantiques, on s’est exprimé à travers des œuvres de « Land Art » et on a rempli des versets bibliques à trous.
Les liens fraternels s’étant tissés au fil du séjour, nous nous sommes lâchés lors une représentation festive, le dernier soir, où beaucoup ont pu dévoiler leur talent en totales confiance et liberté.

Communiqué adopté à l’unanimité par le Synode des jeunes
De ce synode sont ressortis les vœux suivants :
Rallonger le synode des jeunes (c’est trop court !) – 22 voix sur 25 ;
Améliorer l’information destinée aux jeunes pour faire connaître le protestantisme – unanimité ;
Adopter des outils adaptés à une communication destinée aux jeunes (WhatsApp, compte Instagram… Facebook n’étant plus beaucoup utilisé par eux) – 24 voix sur 25 ;
Favoriser les activités interparoissiales, interconsistoriales, interrégionales – unanimité ;
Réfléchir sur les actions environnementales et humanitaires – 24 voix sur 25.

Heureux !
Deux groupes manquaient malheureusement à l’appel, mais les présents l’étaient intensément et représentaient l’ensemble des consistoires. Belle atmosphère dans cet ensemble d’ados de 13 à 18 ans. Partagés en petites unités sur l’île, ils ont chanté, cherché, prié, puis déjeuné tous ensemble tout en répondant sans se défiler aux questions d’Échanges ! Certains n’en étaient pas à leur premier synode ; quelques-uns étaient partis à Strasbourg pour PEF 2017 ou encore à Taizé en avril dernier.
L’île Sainte-Marguerite leur a offert un espace privilégié, avec son hébergement en maisons basses, ses forêts et ses allées d’eucalyptus, ses sentiers côtiers… et une météo très favorable.

Ce qu’ils vivent dans le groupe régional
Solène : « J’apprécie qu’ici on allie philosophie et religion, au lieu de les séparer comme au lycée. Je ne me cache pas d’être protestante. Au lycée, presque tout le monde est athée ; c’est avec des copains baptiste, évangélique, musulman… que je parle de ma foi. »
Simhoni :« La différence entre les athées et nous, chrétiens ? Moi, je ressens un “plus” : ça me permet de mieux discerner les priorités ; d’être moins coincé ; ça m’a ouvert et fait du bien. Mais… on n’est pas supérieurs ! Prier, au quotidien, c’est difficile, on n’a pas le temps ni la tête à ça. Alors c’est bien de pouvoir le vivre avec le groupe. »
Justin : « La prière, c’est dans les gestes du quotidien, dans les actions. J’essaie de lire la Bible, un copain évangélique m’a dit que je pouvais la télécharger sur mon téléphone. »

Séverine DAUDÉ

 

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