Grain de sable

Corneille, le « gentil » centurion

01 juin 2019

À Césarée où réside le procurateur romain, vit aussi un étonnant personnage, un certain Corneille. Il est centurion et de ce fait, se trouve à la tête d’une centaine de soldats.

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Corneille, un chercheur de Dieu

Eu égard à sa profession, Corneille est un homme de commandement, sérieux et ferme. Toutefois, Corneille est croyant et ne le cache pas. Sa foi est contagieuse : il craint Dieu et le manifeste par une vie de prière partagée par toute sa famille, et aussi par tous ceux qui vivent sous son toit.

Il aime son prochain et le manifeste par des aumônes envers la communauté juive. Il ne fait pas partie du cercle judéo-chrétien. Cependant, il respecte les deux commandements qui résument toute la loi : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et, tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Corneille a fait le choix d’adorer le Dieu d’Israël. C’est un chercheur de Dieu.

Dieu qui du haut du ciel parcourt du regard toute la terre l’a remarqué. Il a dépêché un ange pour lui signifier que toutes ses prières et ses offrandes lui étaient agréables. Il lui indiquait aussi comment faire pour connaître sa vision de l’Église, celle qu’il entendait voir se construire.

Le livre des Actes réserve une place privilégiée à l’action du Saint-Esprit, aux discours, aux rêves et visions. Tout cela se conjugue dans le chapitre 10. Corneille voit clairement l’ange et il l’entend prononcer son nom. Il entend aussi la mission qui lui est confiée avec grande précision.

Cet habitué au commandement ne pose pas de question à l’ange. Il obtempère. Avec professionnalisme, il organise le voyage à Joppé pour y ramener Pierre : deux de ses proches et un soldat longtemps à son service, professant la même foi que lui.

Corneille, une figure archétypale du converti

Un humain dont la relation avec Dieu relève de la grâce et de la foi au Christ ressuscité. Nul besoin de circoncision. Ni de rituels observés par la communauté judéo-chrétienne. Pour cette dernière, comme pour l’apôtre Pierre d’ailleurs, il était difficile de faire Église avec des pagano-chrétiens. Comment se mettre à table avec des païens qui mangent de tout ? Comment prendre la communion avec des incirconcis ? C’est alors qu’une voix dit à Pierre dans cette vision bien connue : « Allez Pierre, tue et mange ! ».

Par trois fois l’intéressé refuse et finalement capitule. Ce que Dieu a déclaré pur, l’homme ne peut pas le considérer comme impur. « C’est Dieu qui l’a dit ». Et Dieu confirme sa parole en répandant le Saint-Esprit sur les pagano-chrétiens réunis chez Corneille. Tous en même temps découvraient que Dieu, dans sa grâce, ouvrait la porte du salut à l’humanité entière. L’auteur du livre des Actes immerge le lecteur dans l’ambiance de l’Église naissante.

Selon le professeur A. Birmelé, la reconnaissance mutuelle des communautés est une question qui se pose dans le Nouveau Testament. En mars dernier, le colloque de l’ISEO s’intitulait « Églises en chantier » !

L’Église est l’œuvre de Dieu. En dépit des querelles historiques, elle marche vers l’unité. Des sujets, facteurs de division hier sont, aujourd’hui, fondement d’une diversité réconciliée.  

Dans ce contexte, ces mots de Martin Luther résonnent de manière particulière : « Que crois-tu de la sainte Église universelle ? Que depuis le commencement du monde et jusqu’à la fin, le Fils de Dieu, par son Esprit et sa Parole, rassemble, protège et maintient dans l’unité de la vraie foi, une communauté élue pour lui de tout le genre humain en vue de la vie éternelle. De cette communauté je suis membre vivant et le resterai éternellement. » 

Jeanne Sylvestre, membre du Service biblique régional

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