À la rencontre de

Claudine Avril

01 juin 2017

Rencontrer Claudine Avril, c’est d’abord être accueilli par un sourire chaleureux. Et, immédiatement, on comprend que l’on a devant soi une personne habitée par une foi profonde et sincère.

Adolescente, elle priait chaque soir Dieu de la laisser vivre au moins jusqu’au jour de sa confirmation, tant était fort son désir d’affirmer devant tous : C’est Toi que je veux suivre !

Des années plus tard, Claudine Avril se souvient en souriant de ce tournant extraordinaire qu’a été cette étape de sa vie chrétienne. Née d’une mère alsacienne et d’un père cévenol, tous deux d’une foi profonde, elle reconnaît aussi avoir été particulièrement marquée par le pasteur de sa jeunesse. Des tournants extraordinaires, son existence en compte bien d’autres. 

Une vie communautaire

Assistante sociale de formation, elle ressent, à 25 ans, la soif d’une vie communautaire et de prière. Elle se rend alors à Taizé et découvre l’œcuménisme. Dans les années de questionnement qui ont suivi 1968, elle participe à la préparation du Concile des jeunes prévu en 1974.

 
© Hedwige Block

En 1972, la voici donc aux États-Unis puis au Canada avec de jeunes chrétiens d’autres Églises. Durant cinq mois, ils sillonnent les deux pays et vont de paroisse en école. Leur mission : échanger, recueillir les opinions des uns et des autres sur les changements souhaitables et inviter chacun à participer à venir en France pour participer à l’événement.

De retour en France, Claudine reprend sa quête d’une vie communautaire et finit par en faire l’expérience en Bretagne, pendant trois ans avec deux couples catholiques. Les principes alors suivis sont aussi ceux de l’Arche Lanza del Vasto : mise en commun de tout, autoproduction de ce qui est utile au quotidien, accueil et non-violence.

L’expérience s’arrête, mais la Bretagne est devenue sa terre d’adoption et elle continue à y vivre et à s’y engager, notamment dans la paroisse de Quimper. Membre du Conseil presbytéral, elle est également prédicatrice laïque.

Un engagement œcuménique

La traversée d’échecs personnels lui permet de dire : Quand on ne suit pas la volonté du Seigneur, on se plante ! Cette écoute de la volonté de Dieu pour nos existences individuelles, Claudine Avril en a fait également une expérience positive. Elle peut témoigner aujourd’hui de la force de sa parole pour nos vies. Ainsi, installée à la campagne, alors qu’elle peinait à trouver un logement convenable sur Quimper, elle a abandonné son souci au Seigneur. Le lendemain même de ce lâcher-prise intérieur, elle a reçu une proposition au-delà de tout ce qu’elle aurait pu imaginer.

Aujourd’hui, installée à Morlaix et mariée à Pierre qui est catholique, elle poursuit son engagement œcuménique à travers sa participation au groupe de l’Acat, qu’elle a intégré dès 1990. Les actions menées par ces chrétiens pour l’abolition de toutes les formes de torture sont pour Claudine autant d’occasion de vivre fraternellement au-delà des options spirituelles ou politiques, mais aussi de témoigner auprès des jeunes de l’efficacité de la prière et de l’action, même si les résultats ne sont pas toujours extraordinaires ou restent cachés pendant longtemps.

Qui est Jésus pour elle ? Claudine répond sans hésiter : un compagnon de route, même aux heures les plus sombres, quelqu’un dont on écoute la parole et qui nous adresse parfois un clin d’œil, notamment par la rencontre d’autres personnes.

Hedwige Block

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