Courrier des lecteurs

Ces pierres qui tuent nos Églises…

01 février 2018

J’ai particulièrement apprécié l’article de Guillaume de Clermont dans le numéro de janvier.

Je vis en Charente depuis cinq ans et j’apporte de temps en temps, en tant que prédicateur laïque, le message à la communauté de Barbezieux St-Hilaire à laquelle, mon épouse et moi-même, appartenons. J’ai pu constater la foi vive des derniers paroissiens de cette communauté qui s’accrochent, malgré un poste pastoral laissé vacant depuis de nombreuses années. Mais j’ai aussi pu constater que n’était pas envisagée la possibilité de remettre en question des lieux de culte disséminés sur un périmètre de plus d’une centaine de km. La paroisse sacrifie, sur l’autel des traditions et de ses liens historiques et familiaux, le renouvellement de la vivacité de la communauté, et préfère donner la priorité à la gestion des bâtiments occupés en moyenne par une vingtaine de personnes.  

À sa décharge, la paroisse manque d’un recul qui pourrait être apporté par un pasteur en poste. Comme c’est de plus en plus rarement le cas, je me demande si l’EPUdF ne devrait pas mettre en place des « conseillers » pour aider ces paroisses à prendre des décisions dans ce sens. Je crois réellement que, dans ce type de paroisse, il faut mettre en place la désignation d’un bâtiment comme lieu de rassemblement principal et récurrent (tel un camp de base en montagne), afin de pouvoir fédérer l’offre du message, et proposer un lieu de rassemblement connu et unique rythmé par un calendrier d’activités précis. Quitte à faire des autres lieux de culte des lieux de rassemblements thématiques. Il y a en effet urgence à revoir en profondeur cette réalité catastrophique. Les paroissiens vieillissent sans beaucoup de renouvellement, et je n’ose imaginer ma communauté dans 10/20 ans ! Des bâtiments sans héritiers ! Non, je préfère des héritiers vivants, porteurs du message du Christ. Merci encore à Monsieur de Clermont pour cet article courageux.

Christian Delhaye

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