Aumôneries : enjeux et défis

01 avril 2018

Les aumôneries ont beaucoup évolué. Souvent, la connaissance des contemporains sur le travail des aumôniers est sommaire. L’image du pasteur de paroisse se rendant de chambre en chambre, de cellule en cellule, ou faisant des cultes devant des assemblées d’uniformes, marque encore profondément les esprits. Pourtant, le quotidien des aumôniers est bien différent de cette image d’Épinal.

Fondée par la loi de 1905, l’aumônerie a vécu de nombreuses mutations. Le travail des aumôniers a changé et les attentes des Églises ou de ceux qui y font appel aussi. La professionnalisation avec son corollaire de formation en est, par exemple, un point important.

L’aumônerie vit aussi les contraintes et modifications des institutions dans lesquelles elle évolue. Ainsi, la fin du service militaire obligatoire et la multiplication des opérations extérieures ont changé la donne pour l’aumônerie aux Armées. De son côté, la raréfaction des pensionnats a entraîné une diminution du nombre d’aumôneries scolaires. Le raccourcissement du temps de prise en charge à l’hôpital modifie l’aumônerie hospitalière. Pour l’aumônerie des prisons, le développement des bracelets électroniques ou de la semi-liberté influe sur le type de présence possible.

Par ailleurs, dans de nombreuses situations, le travail des aumôniers peut être prolongé par les Églises locales. C’est le cas pour l’hospitalisation à domicile ou pour l’accompagnement à la sortie de détention. D’ores et déjà, des formations communes et des initiatives locales existent.

Enfin, en prise directe avec le monde du travail, les autres religions et la personne qui a sollicité leur présence, les aumôniers doivent sans cesse s’ajuster. Loin d’être un monde statique figé il y a plus d’un siècle, l’aumônerie révèle, par les débats qui la traversent, ceux de notre société.

 Hospices de Beaune, là où la foi rencontrait la maladie
© CC BY-ND 2.0

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