Alain Chamfort, L’Impermanence
Depuis toujours, Alain Chamfort compose et chante avec une élégance et un raffinement que beaucoup de ses confrères admirent. Six ans après Le Désordre des choses (déjà !), voici L’Impermanence, dix-septième album précédé de la vidéo charmante de La Grâce, qui montre un panthéon d’amis autrices et auteurs de la chanson au travail pendant qu’il chante son ambition d’artiste.
On en oublierait presque de quoi parlent la plupart de ses chansons nouvelles : le vieillissement et la mort (« l’arrêt brutal de la trotteuse », comme il le chante dans « L’Apocalypse heureuse »). Certes, la science de son parolier, Pierre-Dominique Burgaud, en impose (et aussi Jacques Duvall pour une seule chanson à la mélancolie astucieuse) et on pourra trouver des « souchonismes » dans « Vanité, vanité » ou « Whisky glace », admirer la technicité de vers comme « nous ne fîmes que ce que nous pûmes » dans « À l’aune »…
Mais il faut admettre qu’une magie – l’aile d’un ange ou la classe d’un lord anglais – transforme en généreux partage tout ce que chante Alain Chamfort à la première personne du singulier. Alors, entre Cioran et Christian Bobin, il raconte comment attendre, comment se préparer, comment accepter et regimber tout à la fois. Une leçon, décidément.